N’importe où dans le monde

Traduit par Bernard Tornare Le réveil sonne encore et encore. Cheyo se retourne pour le regarder du coin de l’œil, fatigué, il veut continuer à dormir. Il n’est arrivé dans sa chambre que depuis trois heures, il a travaillé toute la journée et veut dormir, juste dormir. Cela fait des années qu’il n’a pas dormi plus de quatre heures et ce n’est pas parce qu’il ne veut pas, mais parce qu’il ne peut pas, le rythme de travail ne lui permet pas de le faire. Les douleurs dans le dos l’ont affecté et la douleur dentaire martèle sa tête entière. Il…

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Le désir de Catalino Sixto

Traduit par Bernard Tornare Il est 11 heures du soir, ils ont passé 16 heures parmi les ordures, des montagnes et des montagnes d’ordures, à la recherche de cuivre, de verre, de carton et de plastique. Quand ils ont de la chance, ils trouvent des biscuits et des bonbons emballés, qu’ils mangent d’une traite, bien qu’ils furent souvent intoxiqués. Mais le besoin est plus grand, c’est la vie des éboueurs, pense Catalino Sixto, qui a également entendu ses parents et les voisins de la colonie dans laquelle ils vivent dire la même chose. Ses mains et ses pieds sont couverts de…

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Os sonhos de Bertita

Tradução do Beatriz Cannabrava, Revista Diálogos do Sul Pelas manhãs, Bertita e sua mãe racham lenha na casa dos vizinhos que contratam seus serviços, regularmente adultos mais velhos que ficaram sozinhos poque seus filhos foram para o Norte. Bertita de vinte anos amarra no chale a sua filha de um ano e a acomoda nas costas, seus outros dois filhos de cinco e de sete são os que se encarregam de acomodar a lenha para não deixar os montões espalhados. Quando lhes vai bem logram que incluam almoço no pagamento. Umas tortilhas que molham no caldo de ervas, em um prato…

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La tristesse de Cecilio

Traduit par Bernard Tornare Cecilio se prépare une tasse de café tout en faisant chauffer deux tamales de haricots au micro-ondes. Dans le sac à dos qu’il porte pour aller travailler, il sort un petit pot de vaseline et s’en enduit le bout des doigts, qui sont fendus et saignent à force de couper des cerises toute la journée au travail. Au supermarché mexicain près de chez lui, il achète de la pommade contre les maux de dos, pour six dollars le pot, qui pèse quinze livres lorsqu’il est plein.  Dans les supermarchés, les cerises coûtent presque dix dollars la livre.…

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Los sueños de Bertita

Por las mañanas, Bertita y su mamá rajan leña en casas de los vecinos que contratan sus servicios, por lo regular adultos mayores que se quedaron solos porque todos sus hijos se fueron al Norte. Bertita de veinte años se amarra en el perraje a su hija de un año y se la acomoda en la espalda, sus otros dos hijos de cinco y de siete son los que se encargan de acomodar la leña para no dejar las parvas regadas.  Cuando les va bien logran que les incluyan almuerzo en la paga, unas tortillas que mojan en caldo de…

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Il sorriso di Martina

Tradotto da Monica Manicardi La prima volta che Arnold la picchiò fu durante la loro prima notte a letto insieme, Martina scappò con lui perché la sua famiglia la voleva mandare a vivere a casa di sua zia Dominga nella capitale, per toglierle di dosso il pigro che le girava intorno, così suo padre lo chiamava ad Arnold, «il pigro senza lavoro». Sua madre, che era cresciuta pascolando mucche e facendo tortillas per tutta la famiglia e che quando si sposò continuò ad eseguire le stesse mansioni, le disse di sposarsi solo dopo che  si fosse laureata in qualcosa che l’avrebbe…

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Le sillon et le salaire

Traduit par Bernard Tornare Rosa essaie d’ajuster le sac en nylon rempli d’oranges qu’elle porte sur le dos. Elle a du mal à marcher parce qu’il est plein et pèse cinquante livres et avec sa petite taille, le sac couvre la moitié de son corps. Elle fait le même travail depuis 16 ans, depuis qu’elle est arrivée en Californie en provenance de Xicotepec, Puebla, au Mexique. Elle parle à peine l’espagnol et seulement quelques mots d’anglais. Rosa fait partie du peuple Otomí et parle l’otomí de la sierra, l’une des neuf variantes linguistiques de l’Oto-Manguean, ce qui rend la communication encore…

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