De moins en moins

Traduit par Bernard Tornare Les seules fois où Caya de nía Chenta a entendu le son des sabots des chevaux sur les pavés étaient les nuits où elle tenait compagnie à la dame de la pharmacie lorsque ses enfants partaient en voyage à la capitale. Elle demandait alors à nía Chenta de venir dans sa maison pour qu’elle puisse y dormir pendant leur absence. C’est ainsi que Caya a entendu le son de l’eau potable circulant dans les tuyaux en PVC. Dans cette maison, elle a également vu pour la première fois une toilette, un évier et un réfrigérateur. Mais aussi…

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Le premier janvier, un jour de plus

Traduit par Bernard Tornare Tôt le matin, Catalina achète le poulet, les légumes qui accompagneront le plat et les fruits pour le punch. Catalina veut faire des tamales, mais c’est beaucoup de travail pour elle seule. Après une journée épuisante de travail, elle n’a pas assez d’énergie pour nettoyer l’appartement où elle vit avec ses deux enfants, Juan, âgé de douze ans, et Guadalupe, âgée de cinq ans. Mais cette fois-ci, elle doit aussi aller laver le linge à la laverie, car l’immeuble où ils vivent n’a pas de machines à laver. Elle prendra du retard dans la préparation du dîner…

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Feuilles de rue

Traduit par Bernard Tornare Jesusa marche sur le bord du trottoir en appréciant le jaune des tournesols qui ornent les clôtures des maisons. En août, lorsque la chaleur de l’été américain fait éclore les pétales des fleurs sauvages et commence à dessécher l’herbe des parterres, le parfum des fleurs de lavande rend les derniers jours de l’été inoubliables par leur beauté. C’est alors que les tournesols fleurissent et que Jesusa oublie momentanément toutes ses douleurs. Elle mange de la pastèque, ainsi que des myrtilles et des pêches. Elle prépare une salade d’avocat avec du basilic et du citron, fait de la…

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Les pétales de fleurs

Traduit par Bernard Tornare Capitalino est assis à l’ombre d’un lilas pendant que la voiture suivante sort de la station de lavage automatique, son travail consiste à sécher les voitures avec une serviette humide.  Il est à peine trois heures de l’après-midi, il travaille douze heures par jour, de sept heures du matin à sept heures du soir, du lundi au dimanche, un travail qu’il exerce depuis vingt et un ans. Le parfum des lilas au printemps lui fait remonter le temps, bien que cette fleur ne pousse pas dans son canton natal de La Magdalena, Chalchuapa, Santa Ana, au Salvador, elle…

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Les heures de soleil

Traduit par Bernard Tornare Il est quatre heures du matin, Cayetana allume le poêle et commence à réchauffer les aliments qu’elle mettra dans les récipients pour son déjeuner. Elle remplit cinq bouteilles en plastique d’un litre et demi qu’elle boira pendant sa journée de travail. Dans sa boîte de conservation, elle met un paquet de tortillas chaudes qu’elle a enveloppé dans du papier aluminium et attaché dans deux sacs en plastique. Elle vérifie si tout est là : le récipient de riz, les œufs brouillés, les haricots frits et les tortillas. Elle enfile ses protège-genoux, un double pantalon, un double pull,…

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Les sandales de Tana 

Traduit par Bernard Tornare Elle voit le bout de ses doigts craquelés par l’utilisation de tant de produits chimiques, ses mains qui ont travaillé pendant 24 ans en nettoyant des restaurants et des centres commerciaux. Originaire de Camotán, Chiquimula au Guatemala, Tana a quitté ses vêtements indigènes de l’ethnie maya des ch’orti pour revêtir un pantalon de toile, un tee-shirt ainsi que des tennis et a émigré avec 15 autres jeunes filles de sa communauté. Son village, un espace aride, a cessé depuis des décennies d’être la terre fertile qui nourrissait les racines des cultures ; sans eau et sans nourriture,…

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The Air-Dried Corn Cobs

Translated by Marvin Najarro Whenever he can, Perfecto tells anyone he comes across that his entire family lives in the United States, and that he brought them all a long time ago, got papers for all his children, and that he even has grandchildren born in the United States. But the truth is different. Perfecto’s reality is similar to that of thousands of undocumented immigrants; he is ashamed to admit that he doesn’t have papers, and the fear of deportation makes him lie consistently about his life in the country. He emigrated more than thirty years ago when he was…

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