La prune

Traduit par Bernard Tornare Guillermina laisse les sacs du supermarché sur la table et sort avec empressement une prune, la lave et en prend une bouchée, le jus coulant des commissures de ses lèvres. Elle ferme les yeux et savoure lentement sa douceur en remerciant les mains qui ont pris soin d’elle depuis que la graine de l’arbre a été plantée. Depuis son enfance, ses grands-parents paysans lui ont appris à être reconnaissante du travail accompli par ceux qui cultivent la terre.  Originaire de Parramos, Chimaltenango, au Guatemala, elle ne parlait, à son arrivée aux États-Unis, que sa langue maternelle, le…

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La blessure de l’absence

Traduit par Bernard Tornare Il se lève, prépare son café et ouvre la petite fenêtre de sa chambre. Tout à coup, l’air froid de l’automne entre et lui glace les os. Il n’aurait jamais pensé qu’octobre puisse être si froid, alors que sa ville natale de Cabañas, Zacapa au Guatemala est une fournaise toute l’année. Lindomar ressent constamment la nostalgie de sa terre et de sa famille, à peine un an après son arrivée aux États-Unis, la blessure est encore fraîche. Il a pleuré pour eux tous les jours et toutes les nuits, il n’aurait jamais imaginé que quelqu’un puisse pleurer…

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Une journée ensoleillée

Traduit par Bernard Tornare Begoña s’enveloppe dans une couverture qu’elle prend sur le canapé du salon et descend les marches de l’immeuble où elle habite au troisième étage.  Elle fait démarrer la voiture pour la chauffer et rentre dans son appartement, verse quatre cuillères de café et deux tasses d’eau dans la cafetière. Dès que le café est prêt, elle va prendre un bain froid pour se réveiller, l’horloge sonne trois heures et quart du matin. Nous sommes samedi, c’est le début du printemps et le traiteur l’attend à la cuisine pour quatre heures.   Elle fait une queue de cheval avec ses cheveux…

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De moins en moins

Traduit par Bernard Tornare Les seules fois où Caya de nía Chenta a entendu le son des sabots des chevaux sur les pavés étaient les nuits où elle tenait compagnie à la dame de la pharmacie lorsque ses enfants partaient en voyage à la capitale. Elle demandait alors à nía Chenta de venir dans sa maison pour qu’elle puisse y dormir pendant leur absence. C’est ainsi que Caya a entendu le son de l’eau potable circulant dans les tuyaux en PVC. Dans cette maison, elle a également vu pour la première fois une toilette, un évier et un réfrigérateur. Mais aussi…

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Le premier janvier, un jour de plus

Traduit par Bernard Tornare Tôt le matin, Catalina achète le poulet, les légumes qui accompagneront le plat et les fruits pour le punch. Catalina veut faire des tamales, mais c’est beaucoup de travail pour elle seule. Après une journée épuisante de travail, elle n’a pas assez d’énergie pour nettoyer l’appartement où elle vit avec ses deux enfants, Juan, âgé de douze ans, et Guadalupe, âgée de cinq ans. Mais cette fois-ci, elle doit aussi aller laver le linge à la laverie, car l’immeuble où ils vivent n’a pas de machines à laver. Elle prendra du retard dans la préparation du dîner…

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