Feuilles de rue

Traduit par Bernard Tornare Jesusa marche sur le bord du trottoir en appréciant le jaune des tournesols qui ornent les clôtures des maisons. En août, lorsque la chaleur de l’été américain fait éclore les pétales des fleurs sauvages et commence à dessécher l’herbe des parterres, le parfum des fleurs de lavande rend les derniers jours de l’été inoubliables par leur beauté. C’est alors que les tournesols fleurissent et que Jesusa oublie momentanément toutes ses douleurs. Elle mange de la pastèque, ainsi que des myrtilles et des pêches. Elle prépare une salade d’avocat avec du basilic et du citron, fait de la…

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Les heures de soleil

Traduit par Bernard Tornare Il est quatre heures du matin, Cayetana allume le poêle et commence à réchauffer les aliments qu’elle mettra dans les récipients pour son déjeuner. Elle remplit cinq bouteilles en plastique d’un litre et demi qu’elle boira pendant sa journée de travail. Dans sa boîte de conservation, elle met un paquet de tortillas chaudes qu’elle a enveloppé dans du papier aluminium et attaché dans deux sacs en plastique. Elle vérifie si tout est là : le récipient de riz, les œufs brouillés, les haricots frits et les tortillas. Elle enfile ses protège-genoux, un double pantalon, un double pull,…

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Les sandales de Tana 

Traduit par Bernard Tornare Elle voit le bout de ses doigts craquelés par l’utilisation de tant de produits chimiques, ses mains qui ont travaillé pendant 24 ans en nettoyant des restaurants et des centres commerciaux. Originaire de Camotán, Chiquimula au Guatemala, Tana a quitté ses vêtements indigènes de l’ethnie maya des ch’orti pour revêtir un pantalon de toile, un tee-shirt ainsi que des tennis et a émigré avec 15 autres jeunes filles de sa communauté. Son village, un espace aride, a cessé depuis des décennies d’être la terre fertile qui nourrissait les racines des cultures ; sans eau et sans nourriture,…

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Bertita’s Dreams

Translated by Marvin Najarro In the mornings, Bertita and her mother split firewood in their neighbors’ houses who hire them, usually elderly persons who were left alone because all their children left for el Norte. Twenty-year old Bertita wears her one-year-old daughter in a shawl attached to her back, her other two children who are five-and seven-year-old, are in charge of stacking the firewood so as not to leave a mess. When things go well, they are able to get lunch included in their pay; a few tortillas that they dip in an herbal soup, or in cooked beans, on some occasions…

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Martina’s Smile

Translated by Katrina Hassan The first time Arnold beat Martina was their first night together. She’d left home with him because her family wanted to send her to her aunt Dominga’s in the capital. Her parents wanted to get rid of the lazy good for nothing guy that kept lurking around their daughter. Martina’s dad nicknamed Arnold “The Jobless Good For Nothing.” Her mom grew up herding cows and making tortillas for the whole family and told Martina she wasn’t to marry until she finished studying. Martina’s mother had always herded cows and fed the workers in the valley where…

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