Une journée ensoleillée

Traduit par Bernard Tornare Begoña s’enveloppe dans une couverture qu’elle prend sur le canapé du salon et descend les marches de l’immeuble où elle habite au troisième étage.  Elle fait démarrer la voiture pour la chauffer et rentre dans son appartement, verse quatre cuillères de café et deux tasses d’eau dans la cafetière. Dès que le café est prêt, elle va prendre un bain froid pour se réveiller, l’horloge sonne trois heures et quart du matin. Nous sommes samedi, c’est le début du printemps et le traiteur l’attend à la cuisine pour quatre heures.   Elle fait une queue de cheval avec ses cheveux…

Continuar leyendo…

De moins en moins

Traduit par Bernard Tornare Les seules fois où Caya de nía Chenta a entendu le son des sabots des chevaux sur les pavés étaient les nuits où elle tenait compagnie à la dame de la pharmacie lorsque ses enfants partaient en voyage à la capitale. Elle demandait alors à nía Chenta de venir dans sa maison pour qu’elle puisse y dormir pendant leur absence. C’est ainsi que Caya a entendu le son de l’eau potable circulant dans les tuyaux en PVC. Dans cette maison, elle a également vu pour la première fois une toilette, un évier et un réfrigérateur. Mais aussi…

Continuar leyendo…

Le premier janvier, un jour de plus

Traduit par Bernard Tornare Tôt le matin, Catalina achète le poulet, les légumes qui accompagneront le plat et les fruits pour le punch. Catalina veut faire des tamales, mais c’est beaucoup de travail pour elle seule. Après une journée épuisante de travail, elle n’a pas assez d’énergie pour nettoyer l’appartement où elle vit avec ses deux enfants, Juan, âgé de douze ans, et Guadalupe, âgée de cinq ans. Mais cette fois-ci, elle doit aussi aller laver le linge à la laverie, car l’immeuble où ils vivent n’a pas de machines à laver. Elle prendra du retard dans la préparation du dîner…

Continuar leyendo…

Feuilles de rue

Traduit par Bernard Tornare Jesusa marche sur le bord du trottoir en appréciant le jaune des tournesols qui ornent les clôtures des maisons. En août, lorsque la chaleur de l’été américain fait éclore les pétales des fleurs sauvages et commence à dessécher l’herbe des parterres, le parfum des fleurs de lavande rend les derniers jours de l’été inoubliables par leur beauté. C’est alors que les tournesols fleurissent et que Jesusa oublie momentanément toutes ses douleurs. Elle mange de la pastèque, ainsi que des myrtilles et des pêches. Elle prépare une salade d’avocat avec du basilic et du citron, fait de la…

Continuar leyendo…

Les heures de soleil

Traduit par Bernard Tornare Il est quatre heures du matin, Cayetana allume le poêle et commence à réchauffer les aliments qu’elle mettra dans les récipients pour son déjeuner. Elle remplit cinq bouteilles en plastique d’un litre et demi qu’elle boira pendant sa journée de travail. Dans sa boîte de conservation, elle met un paquet de tortillas chaudes qu’elle a enveloppé dans du papier aluminium et attaché dans deux sacs en plastique. Elle vérifie si tout est là : le récipient de riz, les œufs brouillés, les haricots frits et les tortillas. Elle enfile ses protège-genoux, un double pantalon, un double pull,…

Continuar leyendo…

Les sandales de Tana 

Traduit par Bernard Tornare Elle voit le bout de ses doigts craquelés par l’utilisation de tant de produits chimiques, ses mains qui ont travaillé pendant 24 ans en nettoyant des restaurants et des centres commerciaux. Originaire de Camotán, Chiquimula au Guatemala, Tana a quitté ses vêtements indigènes de l’ethnie maya des ch’orti pour revêtir un pantalon de toile, un tee-shirt ainsi que des tennis et a émigré avec 15 autres jeunes filles de sa communauté. Son village, un espace aride, a cessé depuis des décennies d’être la terre fertile qui nourrissait les racines des cultures ; sans eau et sans nourriture,…

Continuar leyendo…

Bertita’s Dreams

Translated by Marvin Najarro In the mornings, Bertita and her mother split firewood in their neighbors’ houses who hire them, usually elderly persons who were left alone because all their children left for el Norte. Twenty-year old Bertita wears her one-year-old daughter in a shawl attached to her back, her other two children who are five-and seven-year-old, are in charge of stacking the firewood so as not to leave a mess. When things go well, they are able to get lunch included in their pay; a few tortillas that they dip in an herbal soup, or in cooked beans, on some occasions…

Continuar leyendo…