Le jour où je m’enfuirai

Traduit par Bernard Tornare Il ne lui reste plus qu’à lacer ses chaussures de sport et elle sera prête, avec son uniforme bien repassé et ses cheveux soigneusement attachés, Soledad s’apprête à entamer sa troisième journée de travail. Elle jette un coup d’œil par la porte de la cuisine et voit la salle bondée, elle estime qu’il y a au moins cinq cents personnes à accueillir pour seulement six serveurs, trois femmes et trois hommes. Le matin, elle travaille en tant que couturière dans une blanchisserie. Les retouches qu’elle effectue remplissent les poches du propriétaire de l’entreprise, mais elle ne reçoit…

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La prune

Traduit par Bernard Tornare Guillermina laisse les sacs du supermarché sur la table et sort avec empressement une prune, la lave et en prend une bouchée, le jus coulant des commissures de ses lèvres. Elle ferme les yeux et savoure lentement sa douceur en remerciant les mains qui ont pris soin d’elle depuis que la graine de l’arbre a été plantée. Depuis son enfance, ses grands-parents paysans lui ont appris à être reconnaissante du travail accompli par ceux qui cultivent la terre.  Originaire de Parramos, Chimaltenango, au Guatemala, elle ne parlait, à son arrivée aux États-Unis, que sa langue maternelle, le…

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Une journée ensoleillée

Traduit par Bernard Tornare Begoña s’enveloppe dans une couverture qu’elle prend sur le canapé du salon et descend les marches de l’immeuble où elle habite au troisième étage.  Elle fait démarrer la voiture pour la chauffer et rentre dans son appartement, verse quatre cuillères de café et deux tasses d’eau dans la cafetière. Dès que le café est prêt, elle va prendre un bain froid pour se réveiller, l’horloge sonne trois heures et quart du matin. Nous sommes samedi, c’est le début du printemps et le traiteur l’attend à la cuisine pour quatre heures.   Elle fait une queue de cheval avec ses cheveux…

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De moins en moins

Traduit par Bernard Tornare Les seules fois où Caya de nía Chenta a entendu le son des sabots des chevaux sur les pavés étaient les nuits où elle tenait compagnie à la dame de la pharmacie lorsque ses enfants partaient en voyage à la capitale. Elle demandait alors à nía Chenta de venir dans sa maison pour qu’elle puisse y dormir pendant leur absence. C’est ainsi que Caya a entendu le son de l’eau potable circulant dans les tuyaux en PVC. Dans cette maison, elle a également vu pour la première fois une toilette, un évier et un réfrigérateur. Mais aussi…

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Le premier janvier, un jour de plus

Traduit par Bernard Tornare Tôt le matin, Catalina achète le poulet, les légumes qui accompagneront le plat et les fruits pour le punch. Catalina veut faire des tamales, mais c’est beaucoup de travail pour elle seule. Après une journée épuisante de travail, elle n’a pas assez d’énergie pour nettoyer l’appartement où elle vit avec ses deux enfants, Juan, âgé de douze ans, et Guadalupe, âgée de cinq ans. Mais cette fois-ci, elle doit aussi aller laver le linge à la laverie, car l’immeuble où ils vivent n’a pas de machines à laver. Elle prendra du retard dans la préparation du dîner…

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